L’hôpital régional de Kankan : abandon du bébé de quelques semaines dans les mains d’une stagiaire
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Ce phénomène est en train de prendre une autres tournure à Nabaya Kankan, dans la savane guinéenne. Le 05 novembre dernier, c’est un bébé de seulement deux (2) semaines qui a été retrouvé dans les broussailles au quartier Kankan-Koura. Le week-end dernier, c’est une dame inconnue qui aura confié son enfant à une stagiaire de l’hôpital, sous prétexte qu’elle devrait aller se faire doucher, des heures durant, sans la moindre mesure de revenir reprendre son enfant. Les faits se sont produits le week-end dernier à l’hôpital régional de Kankan.
Bébé dans ses bras et rencontrée ce lundi, 13 novembre 2023 à son domicile au quartier Briqueterie, la stagiaire Sia Hélène Tenguiano est revenue sur la scène.
« Moi je suis stagiaire à l’hôpital régional de Kankan. C’est là-bas qu’une femme m’a trouvé, en me demandant de prendre son bébé qu’elle veut aller à la toilette. J’ai pris le bébé et je lui ai dit de faire vite car je suis au travail. Ça c’était le samedi vers 14 heures, mais je suis restée jusqu’à 16 heures je l’ai pas vue. C’est ainsi que je suis allée confier l’enfant à ma camarade pour aller vérifier dans les toilettes. J’ai fait le tour de toutes les toilettes de l’hôpital sans suite. Entre-temps, l’enfant ne faisait que pleurer et je n’avais rien à lui donner. J’ai donc appelé ma tante pour l’informer de la situation. Elle m’a dit d’amener l’enfant à la maison. Arrivée, elle a pris l’enfant pour l’envoyer chez Dr Maurice qui nous a dicté ce qu’on pouvait donner à l’enfant et on est aussi allée expliquer la situation au Chef de quartier », a relaté dame Hélène Tenguiano.
Instruit par son chef de quartier de mener les démarches administratives pour éviter tout problème à cette jeune stagiaire, Ibrahima Keïta, l’adjoint du chef de quartier Briqueterie dû avoir contacté ces chefs hiérarchiques, ainsi que les autorités communales.
« Dès que mon chef hiérarchique m’a confié la situation, je suis aussitôt rentré en contact avec l’inspectrice régionale de l’action sociale. Quand je l’ai appelé, elle m’a dit que comme c’est le dimanche qui n’est pas un jour ouvrable, de garder l’enfant jusqu’au lundi pour des procédures. Nous avons attendu lundi pour le reste des procédures pour que l’enfant soit adopté par Madame Léonie», a-t-il expliqué.
Poursuivant, l’adjoint du chef de ce quartier a rappelé que cette pratique est devenue récurrente à Kankan. Mais, précise Ibrahima Keita, ce sont généralement des femmes venues des villes loin de Kankan qui se livrent à de telles pratiques.
« Généralement, des femmes qui se livrent à de tels actes ne sont pas de Kankan. Ce sont des femmes venues de Beyla et de Sinko pour chercher de l’argent dans les zones minières. Au cours de leur séjours, elles contractent des grossesses non désirées avec des jeunes d’ici, alors qu’elles sont déjà mariées dans leur village. Pour ne pas qu’on sache qu’elles ont eu le bébé à l’aventure, elles préfèrent abandonner ces enfants car ça pourrait être à la base de leur divorce», a-t-il confié.
Prendre des mesures nécessaires contre cette autre triste réalité pourrait permettre à Nabaya de garder ses identités d’entente, notamment l’hospitalité et son attachement à la religion.
Kankan Ibrahima Kalil Diawara pour lunique360.com
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