
Le SPPG présente son rapport annuel : 2024, une année d’obscurantisme pour la liberté de la presse en Guinée
Le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) a présenté, ce mardi 4 février 2025, son rapport annuel sur la liberté de la presse en Guinée, couvrant l’année 2024. La déclaration a été faite à la Maison de la Presse de Conakry par le Secretaire Général, Sékou Jamal Pendessa en présence de plusieurs représentants des médias nationaux et internationaux.
RAPPORT ANNUEL DU SPPG SUR LA LIBERTÉ DE LA PRESSE EN GUINÉE
Édition 2024
#Titre : 2024, “Année d’obscurantisme en Guinée”
Synthèse
Le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) en est à sa troisième édition de son rapport annuel sur la liberté de la presse. Tout comme les précédentes, cette édition revient sur les violations majeures enregistrées entre le 1er janvier et le 31 décembre 2024.
Au cours de cette période, 32 journalistes ont été victimes de séquestration et 16 autres arrêtés arbitrairement. Parmi ces derniers, 2 ont été incarcérés à la Maison centrale de Coronthie après leur garde à vue.
Concernant les agressions physiques, deux journalistes d’un média public ont été violemment battus à Conakry par des militaires. L’un d’eux a subi une grave blessure, avec une épaule droite déboîtée à la suite de l’extrême violence des coups reçus.
Les menaces et tentatives d’enlèvement ont également marqué l’année 2024. Elles ont culminé avec le kidnapping d’un journaliste, le 3 décembre, en haute banlieue de Conakry. Cette nouvelle forme d’intimidation, qui s’est intensifiée au second semestre, a poussé au moins quatre professionnels des médias à fuir le pays avant la fin de l’année.
Sur le plan judiciaire, trois procédures ont été engagées contre des journalistes. Parmi elles, deux ont été instruites sur la base du Code pénal, au mépris de la loi sur la liberté de la presse censée les protéger contre les peines privatives de liberté.
Au chapitre des mesures administratives restrictives, quatre radios et deux télévisions privées ont été fermées à Conakry par le ministère en charge de l’Information depuis mai 2024, ainsi que leurs antennes régionales. Par ailleurs, deux sites d’informations ont été suspendus, de même que trois journalistes, sanctionnés par la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour des périodes allant de trois à neuf mois.
En 2024, le SPPG a recensé un total de 70 violations graves de la liberté de la presse, contre 23 en 2023, soit une augmentation de 204 %. En moyenne, près de six atteintes aux libertés des journalistes ont été commises chaque mois.
En termes de répartition géographique, Conakry reste la zone la plus touchée pour la troisième année consécutive, avec 67 cas (soit 95,71 % des violations recensées), suivie de la région administrative de Kankan, qui enregistre trois cas (4,28 %) : un à Kankan-ville et deux dans la commune urbaine de Mandiana.
Conakry, le 4 février 2025
Le Bureau national du SPPG