Fruit de la coopération sino-guinéenne, la route Coyah-Mamou-Dabola vue comme une fierté nationale

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En mai 2019, le Gouvernement guinéen et la Chine ont lancé les travaux de construction d’une autoroute Coyah-Mamou-Dabola. Quatre ans après, cette gigantesque infrastructure met du baume au coeur des Guinéens. Désormais, fini le calvaire et les pannes des véhicules dus à l’état dégradé de la route.

Fruit de la coopération sino-guinéenne, cette route qui relie la capitale à trois régions du pays est un vrai ouf de soulagement pour la population en général et les usagers en particulier. Elle viabilise davantage cette coopération gagnant-gagnant.

Aujourd’hui, grâce à cette route des nouvelles “villes” se sont créées avec à la clé, plus de vitalité des activités économiques et de création de richesses dans les agglomérations traversées et leurs environs. Sans oublier la facilité crée dans l’écoulement des produits agricoles et le transport d’autres denrées de l’intérieur du pays vers la capitale et vice-versa.

Immersion…!

Il est 9 heures à Coyah ce lundi 28 août 2023. La route est bien dégagée. En dépit des nuages en cette période hivernale, la nature est belle. Cette ville surplombée par le mont Kakoulima qui lui donne une beauté pittoresque, est le lieu de départ de cette route nationale qui relie plusieurs villes de l’intérieur du pays.

La construction de cet ouvrage, long de 370 kilomètres et financé à hauteur de 357 millions d’euros dont 85% mobilisés par la Chine dans le cadre d’un accord de prêt global de 20 milliards US, aurait dû finir en mai 2023. Mais ce délai contractuel a été débordé à cause du Covid-19. Résultats, les travaux de finalisation se poursuivent, notamment au niveau des abords.

Qu’à cela ne tienne, aujourd’hui, de Coyah à Dabola en passant par Kindia et Mamou, les usagers de cette route nationale sont fiers de la réalisation de cette infrastructure, la plus grande depuis l’indépendance du pays.

“La route là est pour nous un bijou qu’il faut garder et renforcer pour la pérenniser”

La route Coyah-Mamou-Dabola “est un ouf de soulagement pour nous. Je pense que les sentiments recueillis auprès des populations et des usagers de la route, on ne peut être que satisfaits par rapport à ce qui se passe aujourd’hui” s’est réjoui, le maire de la commune urbaine de Mamou.

Nouhou Diogo Bah ajoute : “je pense que depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, c’est la première fois qu’on a une route qui n’est pas colmatée. Aujourd’hui, quand vous prenez cette route, vous vous sentez plus à l’aise. Aujourd’hui, avec la discipline, vous pouvez monter dans les véhicules et arriver à destination avec moins de fatigue. La route là est pour nous un bijou qu’il faut garder et renforcer pour la pérenniser. (…) je souhaite aujourd’hui que cette route fasse un effet de contagion pour les autres localités du pays. Ceci pourrait aider le pays à aller de l’avant. Les infrastructures sont des moyens pour développer un pays parce qu’il faut accéder à tous les endroits. (…).”

Dans la même logique, M. Bah insiste: “Aujourd’hui, le gouvernement de la transition a des résultats probants avec la coopération chinoise à travers la réalisation des infrastructures routières un peu partout”.

Des montagnes éventrées, des ponts réalisés!

Partout des ponts sont construits et des virages sont réduits, rendant la circulation encore plus aisée et empêchant aux Guinéens de vivre des difficultés dues aux coupures des routes causées par l’effondrement des infrastructures routières. Comme ce fut le cas, il y a quelques années à Coyah et à Kindia pour ne citer que ces deux villes.

Aujourd’hui, la nationale Coyah-Mamou-Dabola nous offre un univers et un décor sans précédent. On voit des montagnes éventrées et des virages -autrefois jugés très dangereux, isolés et réduits, offrant ainsi une facilité de circulation aux usagers. Le cas le plus frappant est celui de Yombokhouré et sur le tronçon Mamou-Dogomet où l’entreprise chinoise, la China Road and Bridge Construction (CRBC) a réalisé un travail de génie à la chinoise. Quid de la déviation faite pour contourner la ville carrefour ! Voilà encore un chef-d’œuvre grâce auquel on peut éviter le centre-ville et les risques d’embouteillages encombrants et des accidents de la route.

Facilitation de la circulation des biens et des personnes!

C’est incontestable, la construction de la route nationale Coyah-Dabola facilite la circulation des personnes et de leurs biens. Elle contribue considérablement au développement aux échanges, notamment le commerce sous-régional avec les pays voisins comme le Mali, la Sierra, le Libéria et la Côte d’Ivoire. La réalité sur le terrain en fait foi.

Sur le plan national, plusieurs localités aux abords de cette route en profitent. C’est le cas par exemple à Dounet (Mamou) où mardi, jour du marché hebdomadaire, plusieurs camions sont stationnés à la sortie de la localité vers Dabola. On y voit des centaines de sacs remplis de patates en train d’être chargés vers d’autres destinations. La vente de cette production locale permettra sûrement aux communautés riveraines et autres producteurs d’écouler rapidement leurs produits locaux de consommation en vue de se faire des revenus pour améliorer leurs conditions de vie et d’existence.

Témoignage du maire de Dogomet sur l’importance de cette route!

Diallo Kandia est le maire de la commune rurale de Dogomet, localité relevant de Dabola, située à une centaine de kilomètres de Mamou. Selon lui, « on ne peut pas mesurer les services que cette route nous rend aujourd’hui. Le temps mis sur le tronçon Conakry-Kankan, via Dogomet – Dabola, a été réduit. [Car] Avant la réalisation de cette route, c’était une chose inimaginable. On ne pouvait pas penser qu’on peut quitter Conakry et arriver à Dogomet dans 4 heures du temps. Mais aujourd’hui, on le fait. On prend son petit déjeuner à Conakry et on prend son déjeuner à Dogomet. C’est satisfaisant ».

Aujour’hui, dit-il, « on est très contents de l’Etat guinéen et de la Chine à travers CRBC. Les Chinois ont beaucoup fait pour la Guinée avec cette route, sans oublier le barrage Tinkisso (Dabola). La coopération sino-guinéenne doit être encouragée dans la mesure où on touche du doigt son importance. Personne ne peut dire que cette route ne sert pas la Guinée et les pays voisins. Ceci est à encourager”.

L’écoulement des produits et la facilité du transport !

Pour le maire de Dogomet, “c’est très pratique. Si vous vous promenez ici, les premières personnes que vous rencontrez vont vous confier leurs impressions que cette route est vraiment très profitable parce qu’avant, pour aller à Dabola (50 Km), on faisait plusieurs heures. Aujourd’hui, c’est un clin d’oeil. Les premières personnes que vous rencontrez vous diront que cette route est très importante. Beaucoup ont connu cette route bien avant qu’elle ne soit travaillée. Il y a eu tellement de peine”.

Ainsi, pour l’entretien de ce bijou infrastructurel, M. Diallo Kandia lance un appel aux populatiosn et aux usagers de cette route : “tout le monde doit contribuer à ce que la route soit entretenue et l’Etat doit intervenir quand elle se dégrade quelque part”.

Enfin, il sollicite, au nom de sa population le reprofilage du tronçon Dogomet-Kambaya, long de près de 3 kilomètres. “Nous souhaitons que cette entreprise maintient le contact avec nous. Il faudrait pas qu’elle nous fasse ce bijou-là et que notre séparation soit totale. On voudrait renouer toujours le contact. Aussi à travers l’Etat guinéen, la suplier pour aider la population de Dogomet à reprofiler le tronçon Dogomet Kambaya. Cela est le souhait de tous les citoyens de Dogomet. On souhaiterait reprofiler ce tronçon (2,8 km). Cela serait très salutaire auprès de l’entreprise chinoise. Nous avons un grand marché qui peut ouvrir Dogomet au reste de la Guinée. C’est pourquoi nous sollicitions l’intervention de cette entreprise parce qu’elle est en mesure et ce qui a été fait ici est exemplaire”, note-t-il.

Amadou Diallo de retour de Dabola

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