En Guinée, la gestion des déchets représente un véritable défi.
La gestion des déchets en Guinée reste un sujet brûlant dans le secteur de l’assainissement. Il est crucial d’aborder cette question sous divers angles afin de mieux la réorganiser et de trouver des solutions adéquates.
De nos jours, elle représente un enjeu transversal et multisectoriel qui touche chacun et a un impact sur tous les Guinéens.
Selon un spécialiste interrogé ce jeudi 30 mai 2024, la situation est alarmante, car de nombreux aspects du système actuel nécessitent des améliorations.”Il faut aller dans le sens de la valorisation des acquis au niveau national. Il faut valoriser toutes les solutions qui existent, le capital humain, le transfert de technologie entre les générations et structures, le transfert de compétences aussi. Donc, aujourd’hui, il faut repenser et suivre la politique du gouvernement en ce qui concerne la refondation. Le secteur d’assainissement aujourd’hui à besoin de cette refondation de façon véritable. On a besoin de se rassembler, de rectifier, de se repositionner”, a souligné Sory Camara, président de la fédération des gestionnaires de déchets de Guinée, et fondateur du Centre de recherche environnementale et de valorisation des déchets en Guinée.
La Guinée a vu émerger des acteurs dans la lutte contre les déchets plastiques, cependant, le problème de leur gestion demeure persistant. Selon Sory Camara, il est essentiel de considérer plusieurs aspects.
“L’assainissement ici est un système. Dans le système s’il y a 10 composants, lorsqu’il y a une seule qui ne fonctionne pas, ça affecte le bon fonctionnement des 9 autres composants. Il y a des problèmes liés à la pollution des déchets, de pré-collecte, de transfert, de traitement, de valorisation des déchets. Mais derrière ça aussi, il y a d’autres programmes qui viennent. C’est l’aspect juridique et politique. Donc, si aujourd’hui dans la gestion des déchets, on a pas pu impliqué tous les acteurs. On a pas pu faire toutes les préoccupations, le diagnostic est mal posé et la mise en œuvre, elle est partielle. Cela a toujours eu des conséquences et des répercussions. Et un autre élément aussi important, c’est le manque de continuité de l’administration guinéenne. Chacun veut toujours reprendre le système guinéen et ce qui fait qu’on a de sérieux problèmes parce que, on ne tient pas compte des acquis. Chaque projet qui vient, fait ses études, sa formation au lieu de valoriser déjà les acquis du projet antérieur, on ne fait que reprendre et tourner en rond et sans parler du manque de volonté des acteurs”, ajoute ce spécialiste.
En réponse à la question de savoir quelle approche adopter pour rassembler tous les acteurs en vue d’une meilleure gestion des déchets, comme cela se fait dans d’autres pays de la sous-région, le président de la fédération des gestionnaires de déchets de Guinée précise :
“qu’il faut créer un cadre de dialogue entre les gestionnaires de déchets, du gouvernement et les partenaires. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’acteurs qui sont à la gestion des déchets, qui ne sont pas impliqués dans les processus de prise de décision. La mise en œuvre de ces décisions, c’est eux qui seront encore appelés. Donc, on prend des décisions à la place des acteurs et on les fait faire ces décisions-là. Il y a ceux qui parlent du déchets sans toucher (ce sont des ONT, des centres de recherche, les médias) il y a ceux qui manipulent les déchets tous les jours ( des PME), mais il y a d’autres aussi qui ont besoin de ces déchets, comme matière première. Donc, ici il faut mettre tout ceci en fonction de leur apparence pour mettre en place une entité qui sert de consultation. Il faut commencer déjà à mener des réflexions pour qu’on puisse dire chez nous au niveau de chaque secteur il y a une politique sectorielle de gestion des déchets, qui doit être combinée pour ressortir une politique nationale de l’assainissement. Tous les secteurs d’activité doivent se retrouver dedans et tous les acteurs doivent voir la vision. C’est ce qui permet maintenant la construction des stratégies de gestion des déchets en fonction des types des déchets (organique, plastique) et la requalification des déchets également est un problème”.
Kadidja Soumah pour lunique360.com