Mort présumée de Prigojine, chef de la milice Wagner : qu’est-ce qui s’est réellement passé?

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Un jet privé russe s’est écrasé mercredi soir dans le nord-ouest de la Russie. Les dix passagers seraient morts sur le coup, dont le patron de la milice privée Wagner.

Beaucoup d’interrogations subsistent encore sur l’identité des victimes et les causes de cet accident mortel. Mercredi 23 août au soir, l’agence russe du transport aérien Rossaviatsia a annoncé le crash d’un jet privé russe dans la campagne au nord-est de la capitale Moscou avec, à son bord, le patron de la milice privée Wagner, Evgueni Prigojine, son adjoint, ainsi que huit autres passagers qui sont présumés morts à cette heure. L’Express fait le point sur les dernières informations.

Que s’est-il passé ?

Le tracker en ligne Flightradar24 retrace le parcours de l’avion jusqu’à son accident, raconte l’agence de presse Reuters. Mercredi 23 août à 17h59 heure locale (16h59 heure française), un jet privé russe immatriculé RA-02795 décolle depuis un aéroport dans la région de Moscou en direction de Saint-Pétersbourg. L’appareil appartenait à la société MNT-Aero, spécialisée dans l’aviation d’affaires, précise l’agence russe du transport aérien Rossaviatsia.

Quelques minutes plus tard, à 18h11 heure locale (17h11 heure française), il disparaît finalement des radars dans la région russe de Tver, au nord-est du pays. Selon Rossaviatsia, l’avion s’est écrasé près du village de Kujenkino, dans la région de Tver. Tôt ce jeudi matin, l’AFP indiquait que des policiers étaient en train de boucler l’entrée de la zone du crash.

Les causes de l’accident sont encore inconnues : si une enquête a été ouverte pour “violation des règles de sécurité du transport aérien”, une équipe d’enquêteurs envoyée sur les lieux est toutefois chargée d’établir les causes de l’accident, selon un communiqué du Comité d’enquête russe. Selon Reuters, ce jet privé n’a enregistré qu’un seul accident en plus de vingt ans de service, sans que cela soit lié à une panne mécanique.

Plusieurs vidéos, dont l’authenticité n’a pas pu être encore confirmée, ont été diffusées sur plusieurs chaînes Telegram se disant liées à Wagner, précise l’agence de presse française : on y voit un appareil tombant du ciel ou encore des débris en feu dans un champ. Le quotidien Le Monde note toutefois que les derniers caractères de son immatriculation révéleraient “qu’il s’agit bien du même jet”.

Qui étaient les passagers de l’avion ?

L’ensemble des dix passagers de ce vol sont présumés morts. “Selon les premières informations, toutes les personnes à bord sont décédées”, a indiqué sur Telegram le ministère russe des Situations d’urgence.

Parmi les passagers, on retrouverait ainsi le patron du groupe paramilitaire russe privé Wagner, Evgueni Prigojine. De même, son adjoint Dmitri Outkine, un ancien du renseignement militaire russe reconverti en chef de milice, ferait également partie des victimes. Huit autres passagers seraient également décédés, dont trois membres d’équipage.

Selon un responsable des services de secours cité par l’agence Ria Novosti, les corps de huit personnes ont jusqu’à présent été retrouvés sur le site du crash. L’agence russe TASS a quant à elle mentionné sept corps récupérés.

L’interrogation principale porte donc sur la mort ou non du chef de la milice privée : l’agence Rossaviatsia a confirmé qu’Evgueni Prigojine devait se trouver à bord de l’avion, mais aucun corps n’a encore été identifié.

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Quelles sont les réactions ?

Si l’AFP rapporte que des personnes se recueillaient déjà ce jeudi matin à Saint-Pétersbourg devant le siège de Wagner, la réaction la plus attendue est surtout celle du Kremlin. Fin juin, Evgueni Prigojine avait lancé une rébellion armée contre l’État-major russe, défiant l’autorité du président autocrate Vladimir Poutine. Une situation de crise qui s’était finalement résolue pacifiquement par un accord passé entre les deux hommes. Mais la mort du chef du groupe paramilitaire lève le doute sur la responsabilité du pouvoir russe, à la suite de cet acte de pardon inédit pour Vladimir Poutine, plutôt connu pour punir durement ceux qui s’opposent à lui.

Si Vladimir Poutine n’a pas fait référence à l’homme de Wagner dans son dernier discours à l’occasion du 80e anniversaire de la bataille de Koursk durant de la Deuxième Guerre mondiale, d’autres voix ont jugé sa mort suspecte. Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a sous-entendu qu’Evgueni Prigojine a pu être éliminé par le Kremlin, estimant que “Poutine ne pardonne à personne”.

Même son de cloche pour Svetlana Tikhanovskaïa, la meneuse de l’opposition biélorusse en exil. Elle a par ailleurs estimé sur le réseau social X (ex-Twitter) que Prigojine était un “meurtrier” qui “ne manquera à personne”. Le président américain Joe Biden s’est lui dit “pas surpris” de la possible mort du patron de Wagner, jugeant que “peu de choses ne se passent en Russie sans que Poutine n’y soit pour quelque chose”.

LEXPRESS.fr

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