« Le récent coup d’État militaire perpétré au Niger est d’une absurdité incroyable», estime Aliou Bah
La situation actuelle au Niger fait toujours parler. Depuis ce putsch intervenu dans cet autre pays Ouest-Africain, les acteurs sociopolitiques, chacun y va de son commentaire. À travers une publication postée ce mardi, 01 août 2023 sur sa page Facebook, le président du parti Model a indiqué que le d’État orchestrés par des militaires nigériens est absurde pour cette nation qui vient d’élire un Président de la République dans le cadre d’une alternance pacifique.
« Quelle que soit la critique qu’on pourrait faire sur la qualité du processus, nul ne peut prétendre porter la voix des Nigériens mieux que les électeurs. Et mieux, depuis l’avènement de Mohamed Bazoum au pouvoir, aucune manifestation publique de grande ampleur n’a été menée contre sa gouvernance. Néanmoins, le seul point positif des événements en cours, est celui de clarifier l’équation politique sous régionale : désormais c’est le rapport de force ouvert entre le clan des putschistes et celui des démocrates; donc plus de place pour l’hésitation irresponsable et la neutralité hypocrite», a-t-il lâché.
Poursuivant son analyse, Aliou Bah a rappelé que la guerre russo-ukrainienne, symbole du retour en force de la guerre froide et de la polarisation du monde (Bloc Est contre Ouest), risque de se vivre activement dans la sous région Ouest-africaine par le fait de l’irresponsabilité de ses dirigeants.
« Avec un tel schéma, soit on bascule soit on se remet sur le bon chemin. Il n’y a pas de troisième voie possible. Finies la paix de cimetière et la démocratie cosmétique», a écrit l’opposant guinéen.
Dans ce tourbillon, désormais selon lui, tout le monde joue sa carte et sa survie dans l’espace CEDEAO. Les chefs d’Etats élus jouent leur stabilité au pouvoir et les juntes militaires jouent leur maintien; soit la démocratie triomphe soit l’anarchie l’emporte.
C’est pourquoi dira plus loin, que le communiqué des trois autorités de transition (Mali, Burkina Faso, Guinée), n’est nullement pour soutenir la junte du Niger. Mais plutôt dit-il, espérer survivre à l’agenda de la CEDEAO, puisque si elle réussit au Niger, l’effet contagion sera immédiat.
« En réalité, l’Afrique de l’Ouest est désormais partagée entre les anarchistes et les progressistes. Les populations sont prises entre plusieurs feux sans même comprendre les enjeux Géopolitiques en cours. Les intérêts internationaux tiennent les manettes pour activer l’intensité de la flamme.
Malheureusement la Guinée dont la situation est très différente des pays du Sahel, risque de se créer gratuitement des ennuis en se mettant à dos des puissants et en prenant le risque d’envoyer les problèmes du Sahel sur son territoire. Avons-nous besoin de rajouter des difficultés à celles que nous avons déjà ? Tout cela par le fait de l’inexpérience et l’arrogance de nos dirigeants.
Nous sommes un pays côtier qui a le contrôle de la sécurité de l’ensemble de son territoire. Pourquoi s’aligner mécaniquement sur des pays qui n’arrivent même pas à sécuriser 50% de leur territoire et qui prétendent pouvoir aider militairement leurs voisins ?», s’est-il interrogé.
En attendant qu’ils se ressaisissent pendant qu’il est temps, Aliou Bah demande aux putschistes d’arrêter pomper les oreilles avec leurs histoires de souveraineté, de dignité, de panafricanisme galvaudé et d’autres slogans populistes indignes de l’époque actuelle.
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