Guinée : « l’Etat n’existait pas », brocarde colonel Aminata Diallo, dans les pas du Général Amara, tout aussi malencontreusement amer
La célébration de la date anniversaire de la prise du pouvoir par le CNRD donne l’occasion à ses membres de polir leur bilan. Mais certains d’entre eux en ont plutôt profiter pour brocarder à nouveau, le régime déchu. Comme du reste, ce dernier lui-même, le faisait très fréquemment, jusqu’au crépuscule de son règne, au détriment de ses opposants, les anciens Premiers ministres.
Le pouvoir militaire a bien appris la leçon. Lors de la synergie des radios organisée à l’occasion de l’an 2 du Coup d’Etat, des dignitaires du régime se sont délectés d’expressions qui brocardent le régime qu’ils ont déchu. Il y en a qui paraissent réelles. D’autres par contre sont fantaisistes et exagérées, mettant ainsi en cause le niveau et la qualité de ceux qui les tiennent. C’est le cas du colonel Aminata Diallo et celui du général Amara Camara qui, non sans difficultés dans leur communication, ont dépeint de manière excessive une situation dont ils ont hérité.
« L’Etat n’existait pas. En deux ans, on sent que l’Etat est là », s’est délectée la porte-parole du CNRD qui est contredite par les réalités du terrain. Pour preuve, les manifestations organisées par les forces vives, paralysent une bonne partie de la capitale. Des bandits qui s’en mêlent empêchent les citoyens de ses localités à vaquer librement à leurs occupations, cela au vu et au su de l’Etat dont on vante renaître de ses cendres. Des exemples sont légion.
« On était dans une situation où il n’y a pas d’administration. Les hommes et les femmes ont été nommés à des fonctions pour exercer l’autorité sans que cela ne soit réglementé. La rectification institutionnelle voudrait qu’il faut faire des textes forts pour que chacun puisse travailler normalement dans les conditions règlementaires », a répondu le Général Amara Camara à la question relative aux nominations à n’en pas finir sous le régime militaire. Là aussi, il est évident que les nominations n’ont jamais été fantaisistes comme maintenant. Des gens se sont fabriqués des CV, se sont couverts de réputation étriquée et se sont targués de compétences indues.
En un mot comme en mille, les deux têtes de pont du CNRD devraient se réserver de prise de parole. Car leur sortie controversée à forment écorner d’autres pourtant digestes qui ont été faites, notamment par le pool financier qui est crédité d’un très bon résultat. Il s’agit des ministres des Finances, du Budget, de l’Agriculture et celle du Plan qui, par contre, n’en a aucun mérite, mais profite bien d’une dynamique imposée depuis que ce service était sous la tutelle de Moussa Cissé.
Mognouma Cissé