Conakry/Coronthie : Une inondation déclenche la colère des jeunes et tourne à l’affrontement
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À l’aube, vers 5 heures du matin, le quartier de Coronthie, situé dans la commune de Kaloum à Conakry, s’est réveillé sous les eaux. Une inondation soudaine a provoqué des dégâts matériels considérables, plongeant les habitants dans le désarroi. En particulier, les jeunes du quartier, excédés par la situation, ont décidé de faire entendre leur colère face à ce qu’ils perçoivent comme une injustice.
Selon les habitants, la cause de cette inondation ne serait pas naturelle. Un bâtiment, récemment construit en violation des règles d’urbanisme, bloque le passage des eaux de ruissellement, les détournant ainsi vers les habitations. La conséquence : des concessions envahies par l’eau, laissant les familles désemparées face à des pertes matérielles importantes.
Alhassane Youla, l’une des victimes, raconte ce drame avec émotion : « À 5 heures du matin, je me suis réveillé pour découvrir ma chambre inondée. Cela fait plus de trois ans que je vis ici, mais je n’ai jamais connu une telle situation. Toutes mes affaires étaient sous l’eau, et c’est pareil pour beaucoup d’autres dans le quartier. C’était totalement inattendu. »
Pointant du doigt les responsables, Alhassane accuse l’État guinéen et une société de construction d’être complices de cette catastrophe. Il les exhorte à assumer leurs responsabilités : « Ce n’est pas une cause naturelle, mais plutôt le résultat d’actions humaines. Ceux qui ont construit là où l’eau devait passer doivent être tenus responsables. Des vies sont en danger, et cela peut se reproduire à tout moment. Il est impératif de démolir cette construction ou de trouver une autre solution pour protéger les habitants. »
Sur le terrain, la tension était palpable. Tandis que les forces de l’ordre tentaient de contenir la situation, les jeunes, déterminés à faire entendre leur voix, se préparaient à riposter. Le face-à-face a rapidement dégénéré en affrontements, avec des jets de gaz lacrymogènes dispersant la foule. Des scènes de panique ont suivi, certains manifestants s’évanouissant sous l’effet des gaz.
Un jeune manifestant, visiblement affecté par la situation, a exprimé sa frustration : « Nous avons tout perdu. Il est de notre devoir de manifester, de dire ce qui ne va pas. Mais au lieu de nous écouter, on nous répond par la répression. Ces gaz lacrymogènes ne font qu’aggraver notre douleur. Nous avons le droit de défendre nos vies et nos biens. »
Cet événement tragique à Coronthie met en lumière les dysfonctionnements dans la gestion urbaine à Conakry, où les constructions anarchiques continuent de mettre en péril la sécurité des citoyens.
Mohamed Marie Fofana pour lunique360.com
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