Col Doumbouya à la tribune de l’ONU : « le Sahel a toute la possibilité pour y faire face à son destin »
Le président de la République de Guinée, Colonel Mamady Doumbouya, a pris parole ce jeudi, 21 septembre 2023 au compte des travaux de la 78ème session ordinaire de l’Assemblée générale tenue à New York, aux États-Unis. Il a été question pour ces Chefs d’État qui ont répondu à l’invitation du secrétaire général Antonio Guterres, d’échanger autour du thème : « paix, prospérité, progrès et durabilité ». Dans un discours osé, l’homme fort du 05 septembre a abordé plusieurs aspects, notamment la situation des pays du Sahel qui traversent des périodes transitoires. A en croire Col Mamadi Doumbouya, le Burkina Faso, le Mali, le Niger, possèdent des ressorts nécessaires pour y faire face leurs destins, avant de pointer du doigt accusateur, la CEDEAO ( Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest).
« Le sahel traverse l’une des crises les plus graves de sa très vieille histoire, mais elle a les ressorts nécessaires pour y faire face. Son sens légendaire de la diplomatie doit être libéré afin qu’ensemble nous nous parlions sans interférence. C’est pour cela que la CEDEAO dont la vocation était économique doit cesser de se mêler de politique et privilégier le dialogue», a-t-il souligné.
Poursuivant le Président guinéen a globalement rappelé que les pays africains en ont assez avec les différentes répercussions qu’ils continuent de subir, en complicité de certains pays occidentaux qui caressent l’Afrique à double idées dans l’intention de trouver leur intérêt. Ce qui apparaît selon lui, selon comme une forme de tricherie contre la population africaine, majoritairement jeune.
« Nous africains sommes fatigués, épuisés des catégorisations dans lesquelles les uns et les autres veulent nous cantonner. La population de l’Afrique est jeune. Elle n’a pas connu la guerre froide. Elle n’a pas connu les guerres idéologiques qui ont façonné le monde des 70 dernières années. C’est pourquoi nous trouvons insultant les cases, les classements qui tantôt nous placent sous l’influence des américains, tantôt sous celle des anglais, des français, des chinois, des russes et même des turcs.
Nous ne sommes ni pros ni anti américains, ni pro ni anti chinois, ni pro ni anti français, ni pro ni anti russes, ni pro ni anti turcs. Nous sommes tout simplement pro africains. C’est tout. Nous mettre sous la coupe de telle ou telle puissance est une insulte, du mépris, du racisme vis-à-vis d’un continent de plus d’un milliard trois cent millions de personnes.
Il est important dans cette prestigieuse et influente assemblée que l’on comprenne clairement, définitivement que l’Afrique de papa, la vieille Afrique, c’est terminé. Avec une population de plus d’un milliard d’africains dont environ 70% de jeunes totalement décomplexés, des jeunes ouverts sur le monde et décidés à prendre leur destin en main, il est venu le moment de prendre conscience que les structures, les règles issues de l’après seconde mondiale, en l’absence de nos Etats qui n’existaient pas encore sont obsolètes. C’est la fin d’une époque déséquilibrée, injuste où nous n’avions pas droit au chapitre», a dit haut le patron du Palais Roi Mohamed V.
Pour lui, les pays africains sont suffisamment matures pour définir leurs priorités, pour concevoir leur propre modèle qui corresponde à leur identité, à la réalité des populations, à ce qu’ils sont tout simplement.
Mamadi Bérété pour lunique360.com