Bangaly Doumbouya, Sculpteur : « J’ai été attiré par ce métier grâce à mon père »

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La sculpture, l’une des sept formes d’arts, est une expression artistique qui consiste à modeler, sculpter et tailler la pierre, le bois ou d’autres matériaux pour en faire un objet d’art. En Guinée, les pratiquants de ce métier se font de plus en plus rares, aussi bien dans la capitale qu’à l’intérieur du pays. À la rencontre de Bangaly Doumbouya, cet homme âgé d’une quarantaine d’années, dit avoir  commencé la pratique de ce métier depuis très jeune. Attiré par son père, le natif de Kankan dans la savane guinéenne, exerce cette profession par amour et affection, malgré les difficultés auxquelles il fait face de nos jours.

« Depuis mon tendre enfance, je partais auprès de mon père. Je le regardais avec attention en train de sculpter. C’est comme ça j’ai été attiré par ce travail. Je me suis donc lancé dedans, précisément en 1990. Voilà comment j’ai hérité de ce métier», a d’abord souligné notre interlocuteur.

Marié à deux femmes et père de 5 enfants dont deux filles, Bangaly Doumbouya est arrivée à Conakry en 1996. Cité parmi les fidèles à cette profession, le natif de Kankan n’a pas tarder ouvrir les portes de son atelier où il a formé plusieurs jeunes. La sculpture, peu valorisée et moins rentable aujourd’hui, ses apprentis l’ont presque  tous abandonné pour se lancer dans d’autres activités beaucoup plus rémunératrices.

« J’ai formé plusieurs apprentis qui sont devenus compétents. certains sont aujourd’hui dans la fonction publique et dans d’autres secteurs. La plupart d’entre eux n’ont plus le temps de ce métier. Il y a aussi d’autres apprentis qui ont abandonné parce que selon eux, qu’il n’y a pas beaucoup d’argent dans la sculpture. À date, beaucoup se sont retrouvés dans les mines et d’autres font le mériter de taxis », a-t-il enseigné.

Dans l’exercice de cette activité, Bangaly Doumbouya dit être confronté à d’énormes difficultés, notamment la rareté de la clientèle, ce qui n’est pas sans conséquences sur la satisfaction de ses besoins. C’est pourquoi il lance un appel aux autorités, devant l’accompagner pour non seulement revaloriser ce métier qui tant à disparaître des radars, mais augmenter aussi sa rentabilité.

« Actuellement notre difficulté est que beaucoup de nos œuvres ne sont pas  achetées. Il arrive par moment jusqu’à un mois sans avoir de la clientèle. Cela n’est pas encourageant. C’est pourquoi je demande les autorités de nous venir en aide, en construisant un centre où nous pouvons exposer nos œuvres. Mais aussi nous aider à avoir du matériel adapté à ce travail. Sinon, nous faire des prêts si possible, remboursable après travail», a sollicité Bangaly Doumbouya.

Aux dires de notre interlocuteur et à l’allure où vont les choses, ce métier disparaîtra un jour si rien n’est fait en termes d’assistance.

Mathos SONOMOU

 

 

 

 

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