Accusations de Ousmane Gaoual : le Président du CA d’Amnesty Guinée riposte avec fermeté
Lors d’une conférence de presse tenue le vendredi 5 juillet 2024, Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement, a critiqué le silence des médias face aux nombreuses déclarations des organisations internationales de défense des droits de l’homme qui condamnent la Guinée.
Ousmane Gaoual a accusé les journalistes guinéens de ne pas avoir contesté les nombreux rapports des ONG des droits humains qui, selon lui, continuent de ternir l’image du pays. En réponse, le Président de l’ONG Amnesty Guinée, Abdoul Aziz Diallo, n’a pas mâché ses mots. “S’il dit qu’on n’a pas une lecture objective de la situation des droits humains en Guinée, pendant qu’il n’a pas sûrement lu les rapports dans leur ensemble, parce que le rapport annuel d’Amnesty parle de la situation des droits humains dans plus de 188 pays à travers le monde, dont la Guinée notamment. Et l’autre rapport, c’est par rapport à tout ce qu’il y a eu comme violence ces dernières années lors des manifestations. Donc nous, Amnesty, chaque année, avant de sortir les rapports, deux mois avant, on les adresse d’abord au gouvernement et à tous les départements concernés pour avoir un droit de réponse. Je pense que ces courriers ont été envoyés à la plupart des départements, dont la primature, le ministère de la Justice et même à la présidence. Si l’État, l’administration dont il est porte-parole n’a pas pu lire les rapports et nous adresser les droits de réponse, je pense que c’est lui qui a peut-être une vision erronée de tout cela, parce que nous, nous sommes une organisation professionnelle qui a un certain niveau d’éthique et de déontologie dans ce que nous faisons. Ce n’est pas des informations qui sont basées sur le oui-dire, c’est le résultat d’enquêtes, de confrontations, d’informations, de témoins, de victimes, ainsi de suite.
Amnesty c’est une organisation impartiale qui a fait ses preuves d’ailleurs depuis près de 70 ans maintenant. Donc, ce n’est pas sur des situations comme la Guinée que nous allons mettre en berne le niveau d’éthique et de déontologie que nous avons. Comme je l’ai dit tantôt, tout ce que nous publions, c’est le fruit d’enquêtes, de lectures de documents, de confrontations de témoins, de victimes, ainsi de suite. C’est tout cela qui est traité, qui est compilé dans des documents que nous publions. Ce que lui-même en tant que porte-parole du gouvernement estime que ça ne marche pas lors de la répression de ces manifestations. Nous on est des organisations non gouvernementales, on est société civile, on n’a pas d’armée, on n’a pas de police, on n’a pas de gendarmerie.” A t-il précisé.
Kadidja Soumah pour lunique360.com