Pourquoi l’article 46 de la Charte de la Transition a disparu de l’avant-projet constitutionnel ? Réponse de Dansa Kourouma
En juillet dernier, le Conseil National de la Transition (CNT) a dévoilé l’avant-projet de la nouvelle Constitution devant la presse nationale et internationale. Cette future Constitution, destinée à régir la Guinée après la transition, fait l’objet de nombreuses interrogations, notamment l’absence de l’article 46 de la Charte de la Transition. Cet article stipulait que « aucun membre du CNRD ne pouvait se présenter aux prochaines élections. »
Lors de son séjour en France, Dr Dansa Kourouma, président du CNT, a été l’invité de plusieurs médias internationaux, dont France 24 et RFI, pour expliquer cette omission qui suscite de vives réactions au sein de la classe politique guinéenne.
Un acte transitoire versus une loi suprême
Interrogé sur cette question, Dr Dansa Kourouma a clarifié la distinction entre la Charte de la Transition et la future Constitution. Selon lui, « la Charte était un document transitoire, tandis que la Constitution est une loi suprême destinée à régir la Guinée pour les 30 à 50 prochaines années. » Il précise qu’aucune Constitution dans le monde n’interdit une catégorie de personnes de se présenter à une élection.
« Pour respecter le caractère général, impersonnel et intemporel de la Constitution, nous avons évité de mentionner des détails spécifiques, » explique-t-il, soulignant que « ce n’est pas à la Constitution de régler des situations politiques ponctuelles. »
Aucune relation avec une candidature de la junte
Face aux spéculations qui lient cette omission à une possible candidature du président de la transition, Dr Dansa Kourouma a été ferme : « Il n’y a aucun lien entre l’omission de cet article et une éventuelle candidature du président de la transition. » Il rappelle que la nouvelle Constitution régira la période post-transition, et non la transition elle-même.
Cet éclaircissement de Dansa Kourouma intervient alors que le débat continue d’enfler, certains observateurs y voyant une manœuvre politique en vue de 2025.
Mohamed Marie FOFANA pour Lunique360.com