Droits humains : Amnesty International publie un rapport accablant sur la situation en Guinée.

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Amnesty International a tenu une conférence de presse le mercredi 15 mai à la maison de la presse de Guinée pour présenter son nouveau rapport sur les violations des droits humains dans le pays. Intitulé « JEUNESSE MEURTRIE: Urgence de soins et de justice pour les victimes d’usage de la force en Guinée », le rapport couvre les violations des droits de l’homme sous la présidence de l’ancien président guinéen, Pr Alpha Condé, ainsi que sous le CNRD. Fabien Offner, chercheur à Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a souligné les griefs de l’ONG envers les autorités guinéennes, notamment concernant la prise en charge des victimes. Il a noté que les forces de défense et de sécurité ont souvent empêché ou retardé les évacuations médicales d’urgence des blessés. Des témoins ont rapporté avoir été laissés pour morts après avoir été blessés par balle, alors que le droit international stipule clairement que les forces de l’ordre ont la responsabilité de procéder à des évacuations médicales lorsque cela est nécessaire.

Le directeur exécutif d’Amnesty International Guinée exprime ses regrets face à l’intensification des cas de violations des droits de l’homme par le CNRD, postérieurement au discours du 5 septembre 2021. « Malheureusement, dans notre pays, les violations des droits humains et les exécutions se poursuivent, tout comme l’interdiction des manifestations, une pratique déjà en cours sous le régime du professeur Alpha Condé. Le CNRD, qui avait promis un changement dans le respect des droits de l’homme, peine à présent à démontrer des résultats concrets. Depuis mai 2022, le CNRD a systématiquement interdit toutes les manifestations. »

Le rapport inclut aussi les recommandations de l’ONG aux autorités de transition, notamment la prise en charge médicale et judiciaire des victimes. Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, déclare : « Notre souhait est d’interpeller les autorités guinéennes sur la situation actuelle, pour qu’elles assurent le respect du droit à la liberté d’expression et à la liberté de réunion pacifique. Malheureusement, les autorités de transition, tout comme les précédentes, restreignent la liberté d’expression par diverses mesures prises contre les journalistes et les médias, ainsi que par l’interdiction des manifestations depuis mai 2022. Nous demandons également que l’État prenne en charge médicalement toutes les personnes blessées lors des manifestations. »

Le document aborde les difficultés d’accès aux soins de santé et à la justice pour les victimes de la répression des manifestations de 2019 à 2024, et présente un bilan sombre des régimes de l’ex-président guinéen Pr Alpha Condé et de l’actuel régime de transition dirigé par le CNRD depuis le 5 septembre 2021. Selon les informations de l’ONG, depuis 2019, au moins 113 personnes ont été tuées lors des manifestations, dont 47 sous le régime du CNRD, dirigé par le Général Mamadi Doumbouya.

Mohamed Fofana pour Lunique360.com

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