Mandiana: dure réalité de vie des femmes orpailleuses de Kodiaran

Read Time:2 Minute, 46 Second

La sous-préfecture de Kodiaran située à  25 kilomètres de Mandiana est une localité à vocation agropastorale et minière. Avec une population estimée à environ 45.000 habitants, l’activité principale des femmes de cette commune rurale repose sur l’exploitation artisanale des mines.

 

En plein cœur du village, on aperçoit çà et là des femmes en train de laver les minerais à travers un système appelé en langue du terroir “Yirini” pour assurer leur autonomisation.

 

A côté, les enfants jouent aux billes tout en observant leurs mères dans cette tâche devenue quotidienne pour elles. Mais l’obtention de ces minerais suscite un effort considérable selon Minata keita, une mère de famille en activité.

« Nous nous rendons dans les mines artisanales d’or situées à des kilomètres pour chercher ces minerais. Je vous avoue que ce n’est pas facile pour nous, car pour l’avoir nous fournissons assez d’effort. Nous aidons les hommes à tirer la corde dans les puits très longs et ça, durant des jours. Ensuite nous les transportons au village à l’aide des tricycles, mais parfois si nous n’avons pas d’argent, nous les transportons sur la tête », a-t-elle fait savoir.

 

Dans cette localité minière, les mineures ne sont pas épargnées par cette activité, M’mahawa Konaté a 15 ans. Elle n’a jamais connu le chemin de l’école ni de l’apprentissage d’un métier. Pour subvenir à ses besoins quotidiens, elle est contrainte de se livrer à cette dure épreuve.

« Je ne suis pas scolarisée, et ne fais pas de métier. C’est grâce à cette activité aujourd’hui, que je parviens à avoir un peu d’argent pour m’acheter des vêtements et beaucoup d’autres choses. Mes parents n’ont pas de moyens. Donc, je suis obligée de me battre pour les soutenir et me prendre en charge », a-t-elle indiqué.

 

Malgré le dévouement de ces femmes, certaines parmi elles travaillent à perte. Car une vaste somme de déchets lavés ne contient pas d’or et le gain gagné est en grande partie dépensé pour leur survie.

«  Il y a des moments où nous travaillons sans rien gagner. Mais cela ne nous décourage aucunement, parce que nous vivons à travers cette activité. Parfois nous utilisons des dabas pour creuser des endroits au centre du village ici et laver pour pouvoir gagner la dépense et faire la cuisine pour nos enfants. Nous sommes conscientes que cela a un impact sur notre santé et l’environnement, mais nous ne pouvons rien faire », a déclaré Mariam Camara.

 

Un autre calvaire rencontré par ces femmes est bien la fatigue insoutenable entraînant parfois des problèmes de santé.  Comme l’explique Saran Konaté en ces termes: « Nous fournirons assez d’énergie pour transporter nos minerais au village, à cela s’ajoute la fatigue des travaux que nous faisons ici au village. Nous tombons malades à cause de la distance que nous parcourons. Le gain gagné est utilisé pour notre traitement. Ce travail, nous le faisons parce que nous n’avons pas d’autres sources de revenus.»

 

L’exploitation artisanale de l’or occupe une grande place dans le quotidien des communautés dans la région de la haute Guinée. Mais au-delà de sa rentabilité, elle a des conséquences néfastes sur la sécurité et les droits fondamentaux des personnes particulièrement les femmes et les enfants ainsi que sur l’environnement

 

De kankan,  Ibrahima kalil Diawara pour lunique360 

627 63 79 10

About Post Author

bah

Happy
Happy
0 %
Sad
Sad
0 %
Excited
Excited
0 %
Sleepy
Sleepy
0 %
Angry
Angry
0 %
Surprise
Surprise
0 %
Previous post Mandiana : l’or ne brille plus pour les femmes orpailleuses
Next post KANKAN : Des riverains dénoncent la lenteur des travaux de réhabilitation des voiries urbaines, par l’entreprise Guiter SA.