L’impunité et crimes commis contre les journalistes : le musellement de la presse au cœur de la célébration en Guinée

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Le 02 novembre de chaque année est consacré à la célébration de la journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes. Ladite célébration, coïncide souvent aux multiples violences faites aux hommes de plumes à travers l’Afrique et le monde. En Guinée, cette journée est marquée cette année par l’interpellation de quelques journalistes et d’autres réprimés, notamment lors de la dernière marche pacifique organisée à Conakry, la capitale guinéenne. Interrogé sur ce sujet, le Secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) a déploré les poursuites judiciaires enclenchées contre des hommes de médias.

De l’avis de Sékou Jamal Pendessa, cette journée est célébrée dans un contexte particulier, marqué par les violences faites sur 13 journalistes dont trois (3) gravement blessés par les forces de l’ordre.

« Le contexte de cette année est plus particulier, puisque le 16 octobre dernier, à l’occasion de la marche pacifique que nous avons organisé à Kaloum, nous avons été gazés par les forces de l’ordre, sauvagement battus, jetés dans des pick-ups accompagnés de coups de pieds et transférés au commissariat central et puis le tribunal avant d’être inculpés. Le procureur au lieu de penser à cette journée pour poursuivre ceux-là qui se sont livrés à ces crimes contre nous lors de notre marche, a plutôt préféré nous poursuivre. Donc c’est une occasion pour lui de se rappeler que nous sommes des victimes et les criminels restent et demeure ceux-là qui nous ont agressé le 16 octobre», a déploré Sékou Jamal Pendessa.

L’année dernière à rappelé notre interlocuteur, le syndicat des professionnels de la presse de Guinée avait publié un rapport sur les statistiques des journalistes violentés dans le pays dirigé par Mamadi Doumbouya.

« Notre rapport 2022 existe encore et aucun procès sur les 25 actions et actes liberticides n’a eu lieu. Des agressions contre les journalistes ont eu lieu, aussi bien à Conakry qu’à l’intérieur du pays. Nous avons publié le rapport, les autorités l’ont lus mais rien n’a été fait», a-t-il regretté.

Pour la crédibilité de la justice guinéenne, le Secrétaire général du SPPG a demandé aux autorités de la transition guinéenne d’ouvrir un procès pour les journalistes à l’image du celui du 28 septembre 2009.

« Ils ont poursuivi ceux-là qui ont commis ces crimes contre ces manifestants en 2009. Cette fois-ci encore il faut poursuivre les agents qui ont commis des crimes contre des journalistes qui manifestaient pacifiquement, au risque de remettre en cause le grand procès qu’ils ont organisé. Alors l’argument de marche interdite ne tient pas, dans la mesure où la marche de 2009 aussi était interdite. C’est pourquoi nous demandons aux autorités de garantir les engagements de la Guinée à l’international. Que cette journée internationale de la fin de l’impunité des crimes contre les journalistes soit une occasion pour declencher une poursuite judiciaires des enquêtes contre ces crimes pour ne pas qu’on soit même obligé de porter plainte », a conclut Sékou Djamal Pendessa.

Il faut rappeler qu’en 2017 également, des dizaines de journalistes ont étés battus par les forces de l’ordre à l’Eco 3 située dans la Commune de Matam. Un acte qui est jusque-là resté impunit.

Kadidja Soumah pour lunique360.com

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