Guinée : le Gouvernement dramatise la récente violence faite aux journalistes
Par la voix de son porte-parole, le Gouvernement de la transition dirigée par Dr Bernard Goumou, signe et persiste toujours que la liberté de la presse est loin d’être menacée en République de Guinée. Cependant, le lundi 16 octobre dernier, une dizaine de journalistes ont été dispersés à base de gaz lacrymogènes, à l’occasion d’une manifestation pacifique appelée par le Syndicat des Professionnels de la Presse Privée. Bilan, treize hommes de médias ont été conduits au commissariat de Kaloum, parmi eux, des blessés. Devant les journalistes ce jeudi, 19 octobre 2023 à l’occasion de la restitution des grandes lignes du conseil des ministres, Ousmane Gaoual Diallo est revenu sur cette marche pacifique.
« Bien que les journalistes ont un rôle éminemment important à jouer dans une société ouverte, mais cela exige aussi que la responsabilité soit mise en avant. Si vous considérez que tout ce que vous faites, c’est du journalisme, on ira nulle part. (…). Vous avez un acquis que vous devez préservez. Personne n’aimerait que la liberté de la presse soit morte. Et je rappelle qu’elle n’est pas du tout menacée en Guinée. On peut le dire clairement malgré tous les titres qu’on fait, ce n’est pas du tout vrai. La plupart des pays de la CEDEAO ont abrogé la dépénalisation des délits de presse sauf nous, faisons en sorte pour préserver cette liberté », a signifié le porte-parole du Gouvernement de la transition.
À la suite d’une manifestation pacifique récemment organisée à Conakry, des violences ont été enregistrées, avec à la clé trois (3) journalistes. Loin de reconnaître de ces agissements des hommes en tenue, le ministre Ousmane Gaoual a plutôt affirmé que les agents n’ont fait que usage de gaz lacrymogènes qui ne constitue nullement une violence.
« Ce sont des armes conventionnelles qui ont été utilisées. Alors le fait d’utiliser du gaz lacrymogène pour disperser les gens n’est pas violent. Si c’est le contraire qui se serait produit, ça aurait été violent et agressif. Mais c’est normal qu’une intervention policière entraîne des petits bobos. Ce n’est pas comme si on s’était mis à les frapper. Des gens, même en courant, peuvent tomber et se blesser. Quand vous allez dans une manifestation, vous respirez du gaz et tout, c’est bien si ce n’était que ça. Pire, la manifestation n’était pas autorisée du tout. On interdit la manifestation nulle part au monde et le journaliste se lève et dit qu’il va manifester. Dieu merci, il n’y a pas eu des gens fracturés ni de mort encore moins de blessés graves. Personne ne peut diffuser une image où on brutalise un journaliste, s’il y en a une, sortez-la et les sujets peuvent être poursuivis, qu’ils soient policiers ou gendarmes », a mentionné le ministre des Postes de Télécommunications et de l’Économie Numérique.
Mamadi Bérété pour lunique360.com