Mise en liberté de Dr Mohamed Diané : Maître Almamy Traoré dénonce la lenteure du dossier
La confusion sur l’interprétation du dernier arrêt de la Cour Suprême relative à la remise en liberté de l’ancien ministre de la défense Dr Mohamed Diané, continue d’alimenter les débats. Le procureur spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), s’oppose de nouveau en introduisant une requête auprès de la Cour Suprême aux fins d’interprétation de cet arrêt. Une interprétation qui devrait pourtant permettre au concerné d’être libre.
Selon l’un des avocats de Dr Mohamed Diané, le procureur spécial de la CRIEF, Aly Touré, a fait une fuite en avant sur ce dossier. Interrogé ce mercredi, 16 août 2023 dans l’émission Mirador sur la radio Fim FM, Maître Almamy Samory Traoré a estimé que sur le dossier de son client, il n’y a jamais eu un débat de fond.
« Au moment où il saisissait la Cour Suprême la chambre de jugement n’avait pas encore été saisie. Ce n’est donc pas possible que la cette Cour Suprême sache que le dossier est pendant pourquoi ? Puisqu’il est interdit à un magistrat de fonder sa décision sur sa connaissance personnelle ou sur des faits extérieurs de la procédure. Il n’y a aucune pièce du dossier de la procédure qui puisse faire croire à la Cour Suprême que le dossier est devant la chambre de jugement, ou que les débats ont sérieusement évolué. Il n’y a jamais eu de débat de fond sur la question » a-t-il souligné.
Poursuivant son intervention, il a aussi dénoncé des agissements du procureur Aly TOURÉ, agissements qui consistent à maintenir davantage son client en prison.
« L’interprétation dans la deuxième observation de cet arrêt de la Cour Suprême, a dit que les débats ont évolué devant la chambre de jugement, ce qui n’est pas le cas. Ils nous disent d’aller demander cette liberté à la chambre de jugement, alors que nous nous ne sommes pas demandeurs de la mise en liberté de Dr Diané devant la Cour Suprême. Et pire, ladite liberté, nous l’avons obtenu devant la chambre de juridiction qui a même été confirmée par la chambre spéciale de contrôle de l’instruction. C’est lui (Aly Touré) qui n’est pas d’accord que cette décision soit exécutée. Il a par la suite, fait un pourvoit pour privé cette décision d’effet. Ça veut dire qu’il conteste la mise en liberté de notre client (…). La Cour Suprême ne peut rendre que deux arrêts possibles, soit un arrêt de cassation qui veut dire que le procureur spécial a soulevé des moyens de cassation dans son pourvoit (…). Ou soit que la Cour estime que le recours du parquet est sans fondement juridique, et donc inopportun. Ça veut dire que le pourvoit du parquet n’est pas fondé » a-t-il conclu.
Kadiatou Tello BALDE