Discours Interprétatif aux Autorités Transitoires de Conakry (Apha Fria Barry)
Chers compatriotes, citoyens épris de paix et de justice,
Aujourd’hui, plus que jamais, notre nation traverse une période critique. Les valeurs pour lesquelles nos ancêtres se sont battus, les principes qui ont toujours guidé notre peuple, sont en danger. Nous sommes confrontés à un régime qui, malgré ses promesses de réformes et de justice, n’a fait que nous plonger davantage dans la répression et l’injustice.
Le 5 septembre 2021, l’auto-proclamé général, Mamadi Doumbouya, s’est dressé devant la nation, jurant sur son honneur de préserver la souveraineté nationale, de respecter la dignité humaine, et de garantir l’intégrité de notre territoire. Dans son serment, il s’engageait à travailler pour la consolidation des acquis démocratiques, pour l’unité nationale et pour le bien-être de chaque citoyen guinéen. Pourtant, chers compatriotes, les réalités d’aujourd’hui montrent une autre image.
Nos camarades ont été enlevés le 9 juillet 2024, et depuis, ils sont injustement détenus sans procès, privés de leurs droits fondamentaux. Nos frères Ramadan et Korca subissent une séquestration intolérable à la maison centrale, une situation qui déshonore les principes mêmes de justice que le président de la transition a promis de défendre. Nous réclamons, ici et maintenant, la libération immédiate et sans condition de nos camarades !
Dans nos foyers, l’obscurité s’est installée. La desserte en électricité, autrefois stable, se dégrade chaque jour un peu plus. Comment accepter que dans une nation riche en ressources, notre peuple vive encore dans le noir ? Cette situation est le reflet d’une paupérisation croissante, où la population est chaque jour plus appauvrie, chaque jour plus désespérée. Nos enfants, nos mères, nos pères, tous sont plongés dans une misère que rien ne semble vouloir alléger.
Il est temps de rappeler aux autorités de transition que la Guinée ne leur appartient pas. Ce pays est la propriété du peuple souverain de Guinée, et ce peuple n’acceptera pas que ses droits soient bafoués. Nous exigeons le respect des engagements pris lors de l’annonce de la prise du pouvoir. Il n’y a pas de place pour la dictature dans notre pays. Ce même serment que Mamadi Doumbouya a prononcé, il est grand temps qu’il en mesure le poids et qu’il agisse en conséquence.
Chers compatriotes, nous ne devons pas rester silencieux. Le silence face à l’injustice est une complicité. Nous appelons chaque Guinéen, chaque citoyen épris de paix et de justice, à se lever et à résister face à cette dictature. Le CNRD ne détient pas le titre foncier de notre pays. Ils ne sont que les gardiens temporaires d’un héritage que nous avons reçu de nos ancêtres, et que nous devons préserver pour nos enfants.
Que chacun se souvienne du serment fait par Mamadi Doumbouya : “Je m’engage solennellement, et sur mon honneur, à collaborer avec les organes de la transition pour la réalisation et la préservation de la cohésion nationale”. Nous l’appelons aujourd’hui à honorer cet engagement, à respecter la Charte de la transition, et à rendre des comptes à ceux à qui il doit son pouvoir : le peuple de Guinée.
La lutte ne fait que commencer. Unissons nos voix, unissons nos forces, pour que la Guinée retrouve sa dignité, sa justice, et sa paix.
Que Dieu bénisse la Guinée et guide nos pas dans cette lutte noble et juste.
Vive le peuple souverain de Guinée, Vive la justice, Vive la paix !
Alpha Fria Barry, membre fondateur du FNDC aux États-Unis, Coordinateur du Parlement Citoyen de l’Engagement Civique en Amérique du Nord.