Suspension des magistrats à Labé : « au tant que le ministre maintiendra sa position, au tant que le mot d’ordre restera maintenu», porte-parole de l’AMG
Le 16 août dernier, le garde des sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme, a, à travers un communiqué que nous détenons copies, suspendu deux magistrats de substitut du procureur de la République près le Tribunal de Première Instance (TPI) de Labé. Conformément à l’article 38 de la loi organique L/054/CNT/2013 du 17 mai 2013 portant statut des magistrats, le premier Cé Avis Gamy, a été suspendu pour insuffisances professionnelles avérées, en exécution de la décision correctionnelle n°182 en date du 25 juillet 2023 contre dame Asmaou Diallo. Alors son second, Moussa Camara, pour avoir exécuté le mandat décerné par le tribunal. Interrogé ce vendredi, 18 août 2023 par notre rédaction, le juge Théophile Kouadio a signifié que ce débraillage est le résultat de plusieurs dénonciations sur les agissements du ministre Alphonse Charles Wright, qui n’ont malheureusement pas porté fruit.
« La raison principale qui a motivé cette décision de suspension des activités est dûe au fait que deux de nos collègues qui conduisaient une audience au tribunal de première instance de Labé. L’un parce qu’il à rendu la décision de condamnation contre la dame, après lui avoir décerné un mandat. Et l’autre, le fait qu’il a exécuté le mandat qui est décerné par le tribunal. Nous avons donc estimé que cette attitude n’était pas conforme à la loi. C’est c’est pourquoi nous avons demandé le respect des textes qui régissent notre profession », a fait savoir le porte-parole de l’Association des Magistrats de Guinée ( AMG).
La démarche du ministre Charles Wright selon notre interlocuteur, n’honore pas le pouvoir judiciaire. C’est pourquoi il a plus noté que les magistrats resteront droit dans les bottes, jusqu’à la lavée de ladite suspension.
« Préalablement, nous nous avons simplement demandé que les collègues soient rétablis dans leur fonction. Dès que cela se fera, il n’y aura aucune autre raison qui pourrait nous pousser à ne pas lever le mot d’ordre, puisque notre objectif est de servir les citoyens. Nous ne voudrions pas alors que ces citoyens soient victimes d’un dysfonctionnement du service de la justice, car nous sommes là pour eux», a-t-il indiqué.
Au tant que le Ministre Charles Wright maintiendra sa position, au tant que le mot d’ordre sera maintenu selon ce magistrat, qui n’a pas exclu d’autres démarches qui pourraient prochainement être entreprises afin de hausser le ton à nouveau.
Kadidja, pour lunique360.com